Depuis quelques années, les entreprises ont pris conscience du capital dormant que constitue la donnée générée par leurs applications et les systèmes externes. L’exploitation de ces données peut créer des avantages compétitifs, stimuler l'innovation autour des produits et services ou améliorer l’efficacité opérationnelle et les résultats. Un changement culturel vers une organisation axée sur les données permet de répondre à cette nouvelle stratégie.

La révolution des données bouleverse la stratégie des entreprises

Cette nouvelle organisation doit permettre l’identification et la priorisation des projets dans lesquels la donnée génère de la valeur. Elle s’appuie sur un processus de sélection par les décideurs des cas métiers et de leur influence sur les résultats de l’entreprise. Cela peut être aussi simple que de partager les données avec les parties prenantes de l’écosystème de l’entreprise. Il peut aussi s’agir de les monétiser en respectant les réglementations en vigueur, créer de nouveaux produits ou les utiliser pour améliorer ses performances.
La nouvelle organisation doit ériger un cadre pour mesurer la valeur apportée par les nouveaux cas d’usage de la donnée et la piloter dans le temps.

La réussite d’une transformation « data driven » se traduit à la fois par des chantiers organisationnels et opérationnels

Depuis longtemps, les systèmes décisionnels recueillent les données pour apporter un éclairage sur la santé de certains domaines de l’entreprise, souvent à travers des rapports formatés qui présentent les résultats selon un prisme prédéfini, et souvent de manière silotée. Il convient maintenant d’offrir aux utilisateurs métiers la capacité de préparer et d’explorer les données, faire leurs propres rapports et analyses sans solliciter l’IT.

Les nouveaux outils orientés low-code/no-code offrent de nouvelles techniques de visualisation qui mettent facilement en évidence les chiffres clés et les tendances. Les techniques statistiques et algorithmes pour apprendre des modèles de données et utiliser cet apprentissage pour prédire les tendances futures sont maintenant accessibles à des non-statisticiens (citizen data scientists).

Un programme d’accompagnement au changement doit accompagner cette libération de la donnée auprès d’une large population non technique. En premier lieu, établir un programme de formation et définir des règles d’utilisation, puis créer des communautés de partage et d’experts, apporter le support aux utilisateurs (Chatbot, FAQ, helpdesk) et informer de l’évolution régulière des produits et des nouvelles fonctionnalités pertinentes pour le cadre de leur utilisation dans l’entreprise.

Les nouveaux outils démocratisent l’usage de la donnée

Mais libérer la donnée ne signifie pas en ouvrir l’accès à tout le monde. Il faut définir une organisation et des processus qui définissent et octroient les droits d’accès en fonction des profils des utilisateurs, par défaut et selon des exceptions. On entre ici dans le domaine de la gouvernance des données avec des rôles et responsabilités bien définis (chief data officer, data owner, data steward, IT Custodian) et des outils qui permettent de mener à bien les missions qui leurs sont confiées.

Baser la stratégie de l’entreprise sur la donnée, nécessite de la considérer comme un produit, avec une date de fraîcheur, un processus de fabrication supervisé, un contrôle qualité et de la présenter dans des rayons en magasin ou dans des catalogues. Cela correspond aux outils de data lineage (tracer le cheminement de la donnée dans le système d’information), data quality (cartographier les données et définir des règles de validation de la donnée), data catalog (exposer la donnée avec ses métadonnées, la labelliser pour en améliorer la sécurité et respecter la réglementation, la classer pour en faciliter la recherche et définir les règles d’exposition).
Dans la boîte à outils, on peut ajouter le master data management qui décrit de manière précise les données de références de l’entreprise en faisant intervenir les bons contributeurs à leur définition, et les rend disponibles à la consommation.

La fonction de gouvernance des données fournit les recommandations et normes pour garantir la conformité et permettre une interopérabilité efficace des systèmes. Elle définit les processus et les autorités qui contrôlent et gèrent la donnée dans l’entreprise pour en assurer sa cohérence, sa complétude, sa validité, sa qualité et sa sécurité.

Gouverner la donnée, c’est mettre en place l’organisation, les processus et les outils, pour garantir sa qualité et encadrer son usage

La chaîne de fabrication de la valeur basée sur les données, repose sur des ressources informatiques en phase avec les ambitions de l’entreprise : Une plateforme de données pour recueillir en son sein toutes sortes de données, qui propose de nombreux connecteurs pour accéder en batch ou en streaming à des flux de données internes ou externes, qui offre des capacités de nettoyage, de stockage, de modélisation et de préparation pour en faciliter sa consommation par des services ou des clients. Cette plateforme, qui centralise la donnée validée en est aussi le centre de distribution. Cette centralisation permet d’appliquer à un endroit unique, les règles de sécurité et d’accès, pour en simplifier la gestion.

A l’image d’une matière brute, la donnée va suivre différents pipelines de préparation et d’enrichissement pour s’affiner et devenir en sortie un produit fini. Un ACTIF de l’entreprise.

L’avènement du Cloud auquel nous assistons actuellement doit son succès à sa capacité à faire évoluer ses services rapidement avec l’évolution technologique et offrir une rapidité de mise en œuvre impossible avec les systèmes on-premise. Les unités de calcul peuvent être ajoutées, augmentées, diminuées ou arrêtées pour répondre aux besoins de l’entreprise et ne payer qu’à l’usage.

Disposer d’un bon socle de données, convertir les données en informations exploitables, créer de la valeur commerciale à partir des données : Ce sont les étapes de la stratégie axée sur les données.

Au final : Une « enterprise ready » avec des services d’exploration, de gouvernance et de monitoring à l’échelle